Les habitants
Les usages
Infrastructures
Les habitants
On connaît assez mal l'histoire ancienne de la Papouasie-Nouvelle-Guinée mais il semble que les premiers peuplements humains de l'île remontent à au moins 50 000 ans. Plusieurs vagues de migrations vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée en provenance d'Asie et des îles du Pacifique Sud se sont succédées à travers les siècles. Selon certains spécialistes de la région, les «Highlanders» (habitants de la région montagneuse du centre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée) furent parmi les premiers cultivateurs de la planète, établis il y a plusieurs milliers d'années. Les premiers Papouans-Néo-Guinéens travaillaient le bois et la pierre et fabriquaient des outils en os et des armes qu'ils utilisaient pour la chasse. L'introduction de la patate douce dans l'île, par l'intermédiaire de l'Asie, bouleversa les habitudes alimentaires et la culture locales.La grande majorité des Papouans-Néo-Guinéens sont des Mélanésiens, en majorité des Papous. Le reste de la population se compose de Polynésiens, de Micronésiens, de Chinois et de descendants d'Européens. On peut diviser la population du pays en quatre ensembles géographiques : les Papous dans le sud, dans le golfe de Papouasie; les «Highlanders» dans la région montagneuse du centre; les Néo-Guinéens, dans le nord, dans la région de Sepik et des vallées du Ramu, et les insulaires, dans les îles les plus septentrionales. La capitale, Port Moresby, est la plus grande ville du pays, avec 193 000 habitants.On estime la population de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à 4,60 millions d'habitants et sa croissance annuelle à 2,27 p. 100 (1998). La densité de population est de 9,9 habitants au km² (1998). Environ 83 p. 100 des Papouans-Néo-Guinéens vivent en milieu rural. On a recensé plus de sept cents langues différentes en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La géographie complexe du pays explique que les échanges entre régions ont été longtemps très limités : pendant des siècles, la plupart des groupes de population ont vécu dans l'ignorance les uns des autres.L'anglais, langue officielle, est enseigné dans toutes les écoles publiques, mais la langue la plus largement utilisée reste le pidgin mélanésien (tok pisin), qui sert d'outil de communication entre différents groupes ethniques. Le pidgin mélanésien est né des relations entre les tout premiers colons et les ouvriers indigènes. Il puise ses racines dans l'anglais et l'allemand ainsi que dans les langues locales de l'île de la Nouvelle-Bretagne. Le tok pisin comprend moins de mille huit cents mots, ce qui permet de le maîtriser rapidement. À la maison, on utilise presque exclusivement la langue de son groupe d'appartenance et, dans les zones rurales les plus reculées, les personnes âgées ne connaissent généralement que leur propre langue. La langue locale la plus parlée, en particulier en région papoue, est le motu. Les Papouans-Néo-Guinéens étaient animistes jusqu'à l'arrivée de missionnaires occidentaux. Aujourd'hui, la majeure partie d'entre eux sont chrétiens, essentiellement catholiques et luthériens. Cependant, le christianisme cohabite avec une forte croyance dans les pouvoirs occultes et la vénération des ancêtres. Les cultes traditionnels sont encore très suivis dans les zones les plus reculées.
Les usages 
Dans les régions semi-montagneuses de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'aliment de base est le kaukau (patate douce), alors que sur la côte et dans les plaines, le saksak (extrait féculent du sagoutier) constitue la principale source d'apport calorique. Dans ces deux types de région, le taro est également un aliment essentiel, tout comme de nombreux fruits et légumes, depuis la banane jusqu'à l'igname. Sur les côtes, on consomme aussi beaucoup de fruits de mer et de noix de coco. Partout, on élève des porcs, destinés à être abattus pour les fêtes, tandis que petits marsupiaux, cochons sauvages, oiseaux et oufs complètent l'apport en protéines animales. En revanche, on ne mange les chauves-souris, les anguilles et les kangourous que dans quelques endroits. On apprécie particulièrement, dans les milieux les plus aisés, les produits commercialisés dans certains magasins, comme le riz ou le poisson en boîte.La cuisine est généralement préparée dans une marmite ou un bambou creux placés au-dessus d'un feu. Pour les assemblées nombreuses, on installe un mumu : on remplit de pierres chauffées un grand trou creusé dans le sol et on les recouvre de feuilles. La nourriture, disposée sur les feuilles, cuit lentement sous une motte de boue sur laquelle on verse régulièrement de l'eau.On prend en général deux repas par jour, plus quelques collations dans la journée. Le petit déjeuner est appelé kaikai bilong moning («nourriture du matin»), et le dîner, kaikai bilong apinun; certains prennent aussi un déjeuner (kaikai bilong belo). On mange le plus souvent avec les doigts, ou avec une cuillère. La vaisselle en fer est très répandue dans tout le pays, mais on utilise couramment de larges feuilles en guise d'assiette dans les régions rurales. Une personne de marque - un ancien du village, un invité ou un parent - se doit d'accepter de partager le repas. Les visiteurs n'ont pas l'obligation de tout finir mais doivent au moins goûter à la nourriture. Ils emporteront les restes chez eux ou les remettront aux membres de la famille. Il est rare que l'on fasse deux services : demander à être resservi reviendrait à dire que son hôte n'a pas été assez généreux. On s'assoie généralement par terre pour manger, bien que l'usage de tables se soit généralisé dans les régions urbaines. Pour se saluer, les Papouans-Néo-Guinéens se serrent la main en demandant Yu orait? ou Yu stop i orait? («Comment allez-vous ?»), généralement en pidgin mélanésien, à quoi l'on répond Mi orait. Na yu? («Je vais bien. Et vous ?»). Les autres types de salutations varient selon des critères régionaux et linguistiques. On évite d'utiliser sa propre langue (tok ples) en présence de membres d'un autre groupe ethnique.Lorsque l'on croise un étranger, on doit lui faire signe de la tête et lui sourire. Quand il s'agit d'une connaissance, on ajoute Moning (déformation de l'anglais Good morning, «Bonjour»), Apinun (de l'anglais Good afternoon, «Bonjour», l'après-midi) ou Gutnait (de l'anglais Good night, «Bonne nuit»). Le titre et le nom complet sont utilisés pour s'adresser à une personne haut placée, sinon, le simple prénom suffit. Il est assez courant d'appeler une personne plus âgée papa ou mama.Les Papouans-Néo-Guinéens ont l'habitude de consacrer une grande partie de leur journée à rendre visite à leurs amis ou parents. On s'arrête chez l'un ou l'autre pour partager un repas, fumer du tabac ou mâcher des noix de bétel en discutant des événements du jour. Les visites, même inattendues, sont toujours les bienvenues. Il n'est pas indispensable d'apporter un cadeau, mais les visiteurs offrent souvent un peu de nourriture, surtout si leur hôte a agi de même précédemment. Les parents éloignés séjournent volontiers plusieurs jours ou semaines chez leur hôte, qui doit leur assurer le gîte et le couvert. Il devient difficile, en zone urbaine, de respecter cette tradition, car le coût de la vie y est élevé. Se retrouver pour discuter (stori) et jouer aux cartes est le véritable passe-temps national. Le rugby est le sport le plus populaire, mais on apprécie le basket, le volley-ball et le football, qui sont pratiqués à l'école. Des tournois locaux ont souvent lieu pour les fêtes et parfois pour les campagnes électorales. On consacre aussi une partie de son temps libre à la fabrication d'objets utilitaires, comme des sacs bilum ou des armes. Les jeunes garçons suivent leurs aînés à la chasse aux oiseaux et au gibier sauvage, armés d'arcs et de lance-pierres. On joue également de la musique traditionnelle, à l'aide d'instruments comme le kundu (tambour en forme de sablier recouvert d'une peau de lézard) et le garamut (bûche dont on a évidé une partie, et sur laquelle on tape avec une ou deux baguettes en bois). Les jours fériés nationaux sont le jour de l'An (1er janvier), la fête de l'Indépendance (16 septembre), Noël (25 décembre) et le Boxing Day (26 décembre). Chaque province a également ses propres festivités, dont les plus marquantes sont la fête de Port Moresby (mi-juin), qui mêle spectacles traditionnels et modernes; la fête de la récolte des ignames (juin-août), dans les îles Trobriand; les festivals culturels de Mount Hagen (juillet) et de Goroka (août, ou début septembre les années paires); le festival des arts des Salomon septentrionales et le festival Tolai Warwagira (pendant quinze jours en novembre) à Rabaul. Le festival de Goroka est, de loin, le plus impressionnant et le plus suivi, et l'on vient du monde entier pour y assister.
Infrastructures 
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le chef de l'État est le souverain britannique, actuellement la reine Élisabeth II, représenté sur place par un gouverneur général. La responsabilité du gouvernement incombe au Premier ministre. Le Parlement national est monocaméral et se compose de 109 membres, élus pour des mandats de cinq ans au maximum. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est divisée en 19 provinces, plus la région de la capitale. Chaque province est dotée d'une assemblée régionale qui élit un premier ministre à l'échelon régional. Sur le plan municipal, le conseil élu et les membres des comités de village ont le pouvoir de régler les différends locaux. Le droit de vote est accordé à l'âge de 18 ans. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est très riche en ressources naturelles. La majorité de ses habitants doit cependant recourir à l'agriculture de subsistance, et très peu ont une activité salariée. Le café, le coprah, le cacao, le thé et la noix de coco constituent les principales récoltes, et le pays exporte essentiellement de l'or, du cuivre et du pétrole brut, et, dans une moindre mesure, de l'argent, de l'huile de palme et du bois contre plaqué et en copeaux. Le tourisme est également une source non négligeable de devises. L'Australie est le principal partenaire commercial du pays.La mine de cuivre de Panguna, dans les îles Bougainville, était la plus importante source de revenus du pays mais fut fermée par les autorités au début des années quatre-vingt-dix après avoir connu de graves émeutes au milieu des années soixante-dix. Plusieurs autres mines furent également l'objet d'attaques ou de fermetures pures et simples par certains des propriétaires terriens réclamant une plus grosse part des bénéfices. Cette situation a conduit à une crise de confiance dans l'investissement minier, mais, depuis 1993, les choses semblent s'être améliorées : la croissance économique est repartie, et une nouvelle mine d'or a été ouverte. Le produit intérieur brut par habitant est de 1 030 dollars (1997). La monnaie du pays est le kina. En raison de la nature très accidentée du terrain en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les déplacements d'une ville à une autre se font souvent par voie aérienne. A part la route «Highland Major», qui relie la région des hauts plateaux à la côte, à Lae et à Madang, l'infrastructure routière est assez limitée et peu adaptée aux transports. Les routes principales et les rues des grandes villes sont pavées, ce qui n'est pas le cas dans les zones rurales. On roule sur le côté gauche de la route. Un système de bus et de camions privés, appelé Public Motor Vehicles (PMV), permet de se déplacer à faible coût. On prend couramment le bateau pour effectuer la liaison entre la côte et les villes situées sur des îles et, à la campagne, on se déplace beaucoup à pied, même pour couvrir de longues distances. La plupart des gens n'ont pas le téléphone, y compris dans les agglomérations importantes. Dans les secteurs les plus reculés, la communication n'est possible que par messages radio. La télévision, les journaux et les services postaux ne sont accessibles que dans les grandes villes. En raison du coût de la scolarité en Papouasie-Nouvelle-Guinée, beaucoup d'enfants ne vont pas à l'école. Ceux qui peuvent y aller sont acceptés dès l'âge de 7 ans. Environ la moitié terminent les six années d'instruction primaire, et seuls 12 p. 100 continuent dans le secondaire, après avoir réussi un examen de connaissances générales. Cependant, seulement six établissements secondaires assurent les classes de 1re et de terminale, et les frais de scolarité sont élevés. Le gouvernement, en accordant des bourses aux meilleurs élèves, cherche à favoriser les inscriptions à l'université, dans la capitale, ou dans des instituts techniques ou de formation des maîtres. Les Papouans-Néo-Guinéens sont couverts par un système de santé public très bon marché. Des hôpitaux sont situés dans les centres administratifs de chaque province mais manquent d'équipements. Dans les dispensaires locaux, le personnel médical procède aux vaccinations, réalise des interventions de chirurgie légère et fournit des médicaments aux populations des zones isolées. Bien souvent, les patients doivent marcher plusieurs heures pour y accéder. On pratique encore beaucoup la médecine traditionnelle par les plantes. La typhoïde et les autres maladies et infections véhiculées par l'eau sont très répandues, tout comme l'hépatite et les maladies respiratoires et sexuellement transmissibles. Le paludisme est fréquent sur la côte, les basses terres et les îles. L'espérance de vie se situe autour de 58,1 années (1998).
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